Les nombreux noms du Nouvel An en Inde

avril 14, 2025

En Inde, le Nouvel An n’est pas un simple compte à rebours à minuit. Il n’arrive pas avec des chapeaux de fête et des flûtes de champagne. Il vient doucement, comme un silence avant l’aube, comme une brise faisant tinter les cloches des temples. Il arrive en différentes saisons, sous différents cieux, à travers des rituels anciens et en constante évolution. Ici, le temps n’est pas une case sur un calendrier ; il coule au rythme du soleil et de la terre, de la graine et de l’âme, de la récolte et de l’espoir. Et ainsi, à travers tout le pays, le Nouvel An prend de nombreux noms, chacun résonnant avec la manière propre à une communauté de recommencer.

Au nord, Baisakhi embrase le Pendjab de l’éclat doré des champs de moutarde et du battement des Dhols résonnant à travers les plaines. Célébré comme le Nouvel An sikh, ce festival est un hommage vibrant à l’abondance et à la communauté. Plus haut, dans les vallées paisibles du Cachemire, Navreh s’annonce discrètement avec un Thali rituel composé de riz, d’un miroir, de fleurs et d’une pièce, reflet de l’année écoulée et promesse de celle à venir. Cheti Chand célèbre l’eau, la sagesse et la renaissance parmi les familles sindhis à travers le pays. Ce jour rend hommage avec révérence à Jhulelal, la divinité fluviale qui guide avec calme et clarté.

En se déplaçant vers l’est du pays, Pohela Boishakh glisse dans le Bengale tel un chant de Tagore, émouvant et ondulant. Le parfum du Hilsa se mêle au bois de santal, les devantures des magasins sont décorées d’art Alpona, et les nouveaux livres de comptes s’ouvrent avec des Mantras et du Mishti. En Assam, Rongali Bihu entre en scène dans une joie sans bornes. Les bœufs sont baignés, les aînés honorés, et les champs deviennent des scènes de fête. Dans les terres tribales comme l’Odisha et le Jharkhand, Maha Vishuba Sankranti et Sarhul ne sont pas marqués par des feux d’artifice, mais par des prières forestières et des offrandes d’arbres Sal… terriens, intimes, puissants. Au Manipur, Cheiraoba (qui signifie littéralement « grimper la colline la plus proche ») indique la direction de jours meilleurs.

À l’ouest, Gudi Padwa se déploie au Maharashtra et à Goa comme une bannière d’optimisme… des drapeaux Gudi vibrants s’élèvent vers le ciel depuis les foyers, les feuilles de manguier et de neem sont suspendues comme des guirlandes de résilience. Le même jour, dans les maisons marwaries, Thapna invoque la tradition, tandis que les foyers konkani reflètent Navreh dans leur propre rythme sacré. Et puis il y a Navroz, le Nouvel An parsi, qui arrive avec le parfum de l’eau de rose et des noix grillées. C’est une fête du feu, de purification et d’alignement cosmique.

Au sud, les fêtards accueillent Ugadi avec le Ugadi Pachadi (un plat aux six saveurs), qui reflète l’essence même de la vie. Au Tamil Nadu, Puthandu s’éveille avec une scène d’abondance, à contempler dès le réveil pour porter chance. Au Kerala, Vishu rayonne d’or, des pétards de l’aube aux festins qui s’étirent lentement jusque dans l’après-midi. Même dans les villages reculés du sud, les communautés tribales marquent leurs propres commencements célestes. Certains sont guidés par le clair de lune, d’autres par le chant des oiseaux.

À travers l’Inde, le Nouvel An n’a pas un seul visage. Il peut surgir avec des plumes de paon, des cloches de temple, des lampes à huile ou des battements de tambour. Mais partout, il porte le même désir silencieux de recommencer, de s’épanouir. Car en Inde, une nouvelle année n’est pas une date. C’est un sentiment toujours digne d’être attendu.

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Don't Miss

Atelier d’impression au bloc

Embarquez pour un voyage enchanteur au cœur du

IndiGo élargit son programme d’hiver avec de nouveaux vols et des reprises de vols vers le nord-est de l’Inde

IndiGo Airlines améliore la connectivité dans le nord-est